Remise du prix Pompidou 2013 à Nicole Le Douarin

Mardi 10 juin 2014, Institut de France, Salons de la Cour d'Honneur

Le prix Georges Pompidou 2013 a été remis à Nicole Le Douarin, à l'Institut de France, le mardi 10 juin 2014. Il a été remis par Jean-Robert Pitte, membre de l'Institut et membre du jury du Prix Georges Pompidou, en présence de MM. Bernard Ésambert, président de l'Association Georges Pompidou, et Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut.

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Mot d'accueil de Monsieur Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut de France

Monsieur le Ministre,

Messieurs les Présidents,

Madame et Messieurs les secrétaires perpétuels,

Madame la secrétaire perpétuelle,

Messieurs les Ambassadeurs,

Mes chers confrères,

Mesdames, Messieurs,

C'est une grande joie d'accueillir l'association Georges Pompidou ce soir à l'ombre de la Coupole. Je salue particulièrement les personnalités qui ont apporté leur collaboration à l'ancien Président, au premier rang desquels le Premier ministre Édouard Balladur, avec le soutien d'universitaires et de chercheurs, et leur propos de perpétuer la mémoire d'un homme, de son oeuvre, de sa vision de la société française et de ses ambitions pour son pays. La mémoire et la transmission du savoir sont autant de devoirs qui trouvent un écho particulier dans ces murs, siège de l'Institut de France et des Académies.

Nous sommes réunis pour remettre le Prix Georges Pompidou, destiné à signaler chaque annie à l'attention du public une personnalité qui illustre la langue et la culture française.

D'éminents lauréats figurent au palmarès de ce Prix. Issus de la société civile, ils illustrent la fécondité de la vie et du débat culturels et intellectuels de notre pays. Leur diversité – chorégraphe, journaliste, chirurgien, paléontologue, photographe, peintre, musicien, historien, conservateur, spécialiste es relations internationales – se veut le reflet au caractère extrêmement riche et complet de la vie de Georges Pompidou, qui sut allier avec bonheur des parcours a priori si éloignés : l'enseignement, la littérature, le goût de l'art, la banque, la politique.

Le lien entre l'Association Georges Pompidou et l'Institut a longtemps été incarné par Pierre Messmer, qui fut son ministre d'État puis son Premier ministre. Pierre Messmer a honoré de sa présence plusieurs cérémonies de remises du Prix Pompidou et nous pensons à lui tout particulièrement ce soir.

Le choix du jury s'est porté cette année sur Madame Nicole Le Douarin, secrétaire perpétuelle honoraire de l'Académie des Sciences. Mon confrère Jean-Robert Pitte nous en dira les raisons.

Vous avez, cher confrère, en commun avec Georges Pompidou une formation et une carrière liées à l'enseignement et aussi vous avez le souci de mener vos recherches dans une perpective humaniste. Vous avez écrit des livres sur vos recherches scientifiques, avec le soin d'être comprise par le plus grand nombre.

Votre dernier ouvrage répond au beau titre Dans le secret des êtres vivants et il y a connu un réel succès auprès du grand public. Vous y évoquez votre vie, votre passion pour la biologie, votre parcours de pionnière de l'embryologie et vos «années académiques».

Georges Pompidou n'était pas un scientifique mais il avait un profond respect pour les sciences et avait placé la France des années 1960 sous les auspices des techniques modernes les plus avancées.

Il fit au Palais de l'Institut de France l'honneur de sa présence, lors de la séance solennelle du lundi 7 mai 1973, qui rendit hommage à Louis Pasteur, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance. Il fut accueilli entre autres par Pierre Courcelle, président de l'Institut, qui lui remémora la plaque apposée en 1894 sur la laboratoire de Pasteur, non loin de l'École normale supérieure, soulignant ainsi la proximité des grands esprits sur la colline Sainte-Geneviève. La Ve République, représentée par son président normalien, rendait hommage à ce grand savant qi fut secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences et membre de l'Académie française.

Pasteur était un artiste, auteur de magnifiques pastels. «La grandeur des actions humaines, écrivait-il, se mesure à l'inspiration qui les fait naître. Heureux celui qui porte en soit un dieu, un idéal de beauté et qui lui obéit : idéal de l'art, idéal de la science, idéal de la patrie.»

Le grand savant illustre ainsi un trait commun, entre le Président Georges Pompidou et la biologiste Nicole Le Douarin, animés tous deux d'un idéal qu'ils n'ont eu de cesse de faire connaître et partager et qui est aussi, je puis l'affirmer, celui de tous vos confrères fiers de vous accueillir aujourd'hui.